SUD CT 33
Dans quelles conditions doit-on ramasser les animaux morts dans les collectivités ?

jurisprudenceAucun texte n’interdit ou n’oblige les agents municipaux à assurer l’enlèvement des cadavres d’animaux morts sur la voie publique. Cependant, par son pouvoir de police, le Maire est tenu d’assurer la salubrité publique.

Sur le terrain, deux cas ressortent :

1/ Une minorité de collectivités dispose d’un service de salubrité publique, ce sont donc les agents de ce service qui assurent l’enlèvement des cadavres selon certaines règles : tenue de protection (combinaison, masque de protection respiratoire, gants, lunettes…), contenants particuliers (double emballage dans des sacs poubelles). Ces collectivités disposent de congélateurs spécifiques pour entreposer les cadavres.

2/ Dans la majorité des collectivités, étant donné l’obligation de la mise en place d’une fourrière animale (Art L211-24 du Code Rural), ces dernières passent par une société assurant cette mission, pour faire procéder à l’enlèvement des cadavres (inclus dans le marché).

Références réglementaires :

Code Rural – Art R226-11, Art R226-12
Décret n°2005-1220 du 28 septembre 2005 pris pour l’application de l’article L. 226-1 du code rural.

L’arrêt maladie est incompatible avec l’exercice du droit de retrait

plan_sante_travail17/10/2013

*Le droit de retrait ne peut être exercé que pendant l’exécution du contrat de travail, ce qui exclut par conséquent que le salarié en arrêt de travail pour maladie puisse revendiquer l’usage de ce droit et le bénéfice du maintien de rémunération qui y est attaché, précise la Cour de cassation dans un *arrêt du 9 octobre 2013 *.*

L’exercice légitime par un salarié de son droit de se retirer d’une situation dangereuse ne doit légalement entraîner aucune perte de salaire pour l’intéressé (C. trav., art. L. 4131-3).

Qu’en est-il lorsque le salarié fait usage de ce droit et se déclare simultanément en arrêt maladie ? S’il subit une perte de revenu du fait de la prise en charge par l’assurance maladie, peut-il faire valoir un droit au maintien de salaire au titre des dispositions sur le droit de retrait ?

La Cour de cassation écarte cette possibilité. Le droit de retrait ne peut en effet s’exercer que pendant l’exécution du contrat de travail. *Droit de retrait par courrier envoyé durant l’arrêt de travail pour maladie* Une salariée avait été placée en arrêt de travail pour maladie à compter du 6 octobre 2007.

Invoquant un harcèlement moral et sexuel de la part d’un autre membre du personnel, elle a fait usage de son droit de retrait auprès de l’employeur par une lettre du 8 octobre, précisant que ce droit de retrait avait pris effet dès le 5 octobre précédent. L’arrêt de travail pour maladie a ensuite été renouvelé sans interruption jusqu’à son licenciement pour inaptitude en septembre 2008. La salariée a alors saisi la juridiction prud’homale afin d’obtenir : – des dommages-intérêts réparant le préjudice résultant du harcèlement. Cette première demande a été rejetée, car l’intéressée n’avançait aucun fait précis laissant présumer l’existence d’un harcèlement moral ou sexuel à son égard. Les attestations produites relataient d’ailleurs soit des propos ou comportements qui ne la concernaient pas directement, soit émanaient de personnes qui reprenaient des propos que la salariée leur avait tenus. Insuffisant, a confirmé la Cour de cassation ; – un rappel de salaires et d’indemnités de congés payés afférents, au titre de la période durant laquelle elle avait exercé son droit de retrait (c’est-à-dire jusqu’au terme de son arrêt maladie). La demande était directement fondée sur l’article L. 4131-3 du Code du travail, dont il résulte qu’« aucune sanction, aucune retenue de salaire ne peut être prise à l’encontre d’un travailleur ou d’un groupe de travailleurs qui se sont retirés d’une situation de travail dont ils avaient un motif raisonnable de penser qu’elle présentait un danger grave et imminent pour la vie ou pour la santé de chacun d’eux ». Durant cette période, coïncidant avec son arrêt maladie, elle avait pourtant bénéficié d’un maintien de salaire par l’employeur pendant quatre mois, après quoi elle avait perçu des indemnités journalières complétées par des indemnités de la caisse de prévoyance.

Il en était vraisemblablement résulté pour elle, un manque à gagner sur la totalité de la période. *Pas de droit de retrait durant une période de suspension du contrat* La demande d’indemnisation fondée sur l’exercice du droit de retrait a également été rejetée. L’arrêt du 9 octobre précise en effet que le droit de retrait ne peut être exercé « que pendant l’exécution du contrat de travail ». Dès lors que le contrat de travail de la salariée était suspendu pour cause de maladie, il n’y avait donc pas lieu à rappel de salaire sur ce fondement, a conclu la Haute juridiction.

Il est de fait inutile de rechercher si le droit de retrait a été exercé légitimement par le salarié, c’est-à-dire de vérifier que ce dernier avait un motif raisonnable de penser qu’il était exposé à un danger grave et imminent pour santé. Dès lors que la période d’exercice de ce droit coïncide avec un arrêt de travail pour maladie, le salarié ne peut pas revendiquer un droit au maintien de salaire sur la base des dispositions spécifiques au droit de retrait. Il ne peut dès lors compter que sur l’indemnisation afférente à l’arrêt maladie, laquelle, en l’absence d’accord collectif plus favorable, peut se traduire par une perte de salaire liée au délai de carence ou à l’absence de droit à complément versé par l’employeur si l’ancienneté n’est pas suffisante. Le droit de retrait ne saurait être utilisé afin d’améliorer cette prise en charge.

Salaires et conditions de travail Par Sandra Laporte – Liaisons Sociales Quotidien PARIS, 17 octobre 2013
Collège de Floirac (33) : quatre fonctionnaires portent plainte pour harcèlement au travail

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Ils ont porté plainte contre X. À l’origine d’un an et demi de tension, la gestion des appartements de fonction, qui a miné les relations entre le principal et ses subordonnés.

La crise du logement, version cour de récré. L’histoire pourrait prêter à sourire si certains protagonistes n’étaient pas aujourd’hui dans un état psychologique particulièrement fragile et qu’une enquête n’était pas en cours sur les dix-huit derniers mois au collège Georges-Rayet, sur les hauts de Floirac. Si l’établissement ne se fait guère connaître par la turbulence de ses élèves venus de la ville et des coteaux voisins, les adultes s’en chargent.

En 2009, l’agent technique de maintenance, en poste depuis trois ans au collège, est enjoint, « pour nécessité absolue de service » de quitter Tresses où il habite, et d’emménager dans un des quatre logements de fonction. Avec sa femme et ses trois enfants, ils se sentent plutôt à l’étroit dans un F3 de 78 m2. À la rentrée 2011 et l’occasion du changement de principal, l’agent suggère au nouveau dirigeant, qui de par sa fonction, a droit au plus grand espace (90 m2 environ), d’échanger les logements.

« Il a refusé, nous promettant une mezzanine », raconte l’agent. Les trois autres appartements en sont en effet pourvus. L’année se déroule sans que rien ne se passe. Le syndicat Sud CT33 s’en émeut, bientôt rejoint par la Ligue des droits de l’homme (LDH). Voisine de ces deux appartements, et ne comprenant pas que l’échange ne se fasse pas, la gestionnaire du collège a le malheur de s’en ouvrir au principal. Ce dernier le prend mal, « m’accuse d’anti-sarkozysme primaire » et réaffirme son refus de céder son logement. Détail : le principal ne l’occupe presque jamais. 

La gestionnaire en parle bientôt au Conseil général, responsable des locaux et employeur de l’agent technique.Sud CT33 et la LDH mettent également la pression, pointant du doigt le bateau que le principal gare au collège et vient laver le week-end, comme la lumière qu’il laisserait allumée dans l’appartement vide pour justifier d’une consommation.

Le Conseil général tente-t-il une action de médiation et de retour à la raison ? Non : il construit à l’automne 2012 une mezzanine dans l’appartement pour plus de 40 000 euros.

Au collège, l’ambiance entre les acteurs du conflit est détestable. L’évaluation de la gestionnaire par son supérieur est difficile, et la fonctionnaire est en arrêt maladie pendant trois mois à la rentrée 2012. Elle n’est toujours pas revenue travailler au collège, même si elle a effectué un remplacement au collège Ellul à Bordeaux, qui de l’avis de tous, s’est très bien passé.

De son côté, l’agent technique de maintenance raconte une polyvalence forcée, le refus du dirigeant de lui parler et un état psychologique qui se dégrade : psoriasis nerveux et début de dépression sont diagnostiqués. Il est en arrêt maladie depuis janvier. Le quotidien autour des logements de fonction reste très tendu, et en juillet dernier, quatre plaintes contre X sont déposées.

Agent et gestionnaire sont en effet rejoints par deux autres agents techniques d’entretien qui disent avoir subi aussi brimades et intimidations pour avoir semblé soutenir leurs collègues. « Il a divisé le collège », dit l’une d’entre elles. C’est intenable. »

Côté direction, on ne veut pas s’exprimer publiquement mais on mentionne une récente pétition de soutien des enseignants, de l’administration et de « la moitié des agents ». Le Rectorat, patron du principal et de la gestionnaire, a « proposé » en mai à cette dernière dans un entretien « traumatisant » une mutation à Carbon-Blanc, qu’elle a refusée. Au Conseil général, on dit avoir constaté « un agent en grande souffrance dont l’état est confirmé par les expertises diligentées », selon les mots de Sylvie Loiseau, la directrice générale adjointe de la collectivité. Et d’indiquer une affectation dans un logement du nouveau collège Montaigne pour le 4 novembre. « Tous les appartements y ont la même taille », précise la dirigeante.

Sud CT33 et la LDH s’insurgent d’une « triple peine » : « Ces agents sont victimes de harcèlement reconnu médicalement, de conséquences physiques et psychologiques et ils sont de surcroît mutés sans que la direction du collège ne soit mise en cause », s’exclame Jean-Claude Guicheney pour la LDH. L’enquête, confiée au commissariat des Hauts de Garonne à Cenon, est en cours.

 

SUDOUEST DU 17/10/2013
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