SUD CT 33
Pas de Bébé à la consigne : communiqué du 7 octobre 2022

Après le 6 octobre 2022 : un gouvernement « ami des bébés » entendrait la mobilisation inédite du monde de la petite enfance

Une ampleur inédite de la mobilisation depuis plus de 10 ans

Jeudi 6 octobre 2022 des milliers de professionne.les de la petite enfance sont descendu.es dans les rues de plus de 60 villes comme jamais : 5000 à Paris, 1500 à Nantes, et à Lyon, 500 à Rennes, à Nice et à Bayonne, 400 à Limoges, 300 à Tours, 250 à Strasbourg, Mulhouse et Clermont‐Ferrand… 42 crèches sur 59 étaient fermées à Marseille, 34/40 à Bordeaux, 6/6 à Charleville‐Mézières ou à Dieppe…

Mais un gouvernement qui reste « droit dans son body » face à cet appel

  • Sur l’arrêté du 29 juillet, nous demandions essentiellement de revenir sur l’embauche de personnel auprès des enfants sans aucune expérience ou qualification et sur la possibilité d’engager des infirmières, sans expérience auprès d’enfants avant 3 ans, comme référentes santé :
    Le gouvernement répond par une fin de non‐recevoir sous prétexte que ces embauches ne sont pas imposées mais au bon vouloir du gestionnaire, il reste sourd à l’irresponsabilité de mettre en responsabilité auprès des enfants des personnes vierges de tout acquis en petite enfance au bout d’une semaine de présence en crèche, il n’entend pas que les professionnel.les en poste n’ont ni la disponibilité ni toujours le savoir‐faire pour accompagner ces néo‐personnels.
  • Sur la revalorisation salariale, nous demandions a minima l’application du Ségur (183 € nets) aux personnels de la petite enfance :
    Le gouvernement répond pour l’immédiat ni Ségur ni revalorisation. En effet il indique qu’il s’engage à accompagner une augmentation des salaires « à condition que les employeurs et les organisations syndicales entament un dialogue sur les grilles salariales ». Surtout il ne s’engage sur rien concernant le secteur public pour lequel il est pourtant en responsabilité de définir les salaires et d’appliquer, s’il le voulait, le Ségur dès à présent. Ce qui serait au passage incitatif pour les négociations dans le privé…
  • Sur l’urgence de formation de professionnel.les qualifié.es, nous demandions l’augmentation immédiate et massive de places en centres de formation par différentes voies d’accès :
    Le gouvernement botte partiellement en touche. Il renvoie à la responsabilité des régions sur la formation mais il est évasif sur la façon dont il compte impulser et soutenir financièrement, humainement, ces régions. Comme si, face à la pénurie de 10 000 professionnel.les, confirmée par la CNAF, l’effort de formation ne devait pas être partagé entre les acteurs publics, État et Régions. De même sur l’apprentissage ou d’autres formations en alternance pas de réponse sur la poursuite d’un soutien de l’Etat aux employeurs.
  • Sur le taux d’encadrement découlant de la récente réforme des modes d’accueil, nous demandions d’adopter un taux unique d’un adulte pour 5 enfants qui ne marchent pas et d’un pour 7 qui marchent (revenant au même effectif en équivalent temps plein que le taux unique d’un pour 6). En effet le taux d’un pour 6 constitue une régression majeure pour l’accueil des bébés…
    Le gouvernement ne veut pas bouger d’un iota sur la réforme de 2021. Le rappel de la préconisation de la commission des 1000 premiers jours nommée par le président de la République – un adulte pour 5 enfants – quelque soit l’âge et 70% de professionnels diplômés – ne semble pas produire plus d’effet sur le ministère que les connaissances validées par la recherche sur le lien entre taux d’encadrement et qualité relationnelle auprès des bébés…
  • Sur l’égalisation du reste à charge financier pour les parents quel que soit le mode d’accueil, le temps a manqué pour que nous puissions exprimer notre accord de principe avec la démarche annoncée par le gouvernement et nos interrogations sur sa mise en pratique.
  • Seul point d’annonce du gouvernement qui apparaît comme un progrès, le projet de présenter à la prochaine COG avec la CNAF le financement de 12 heures annuelles d’accompagnement des pratiques professionnelles en crèche au lieu de 6 heures actuellement.

Nous ne nous résignerons pas au blocage gouvernemental sur des avancées majeures vers la qualité de l’accueil des tout petits. Pas de bébés à la consigne prendra dans les prochains jours l’initiative de prolonger et de développer la magnifique mobilisation des professionnel.les pour une réforme qui remette à l’endroit l’accueil de la petite enfance.

communique_pasdebbconsigne_7oct2022.pdf (PDF – 231.8 ko)

Préavis de grève octobre 2022

Objet : préavis de grève national reconductible le 1er octobre 2022

Monsieur le Ministre,

Parce que la Fonction publique est garante de l’intérêt général au service de la cohésion sociale, parce que les moyens existent pour mettre en œuvre des orientations de progrès social pour toutes et tous, le syndicat SUD Collectivité Territoriales, constatant que nos positions ne sont pas entendues et que nos propositions ne sont pas prises en compte, appelle toutes et tous les agent-es de la Fonction Publique Territoriale à des journées de mobilisation le 1er octobre 2022.

Ce mouvement s’inscrit dans le légitime combat contre les réformes menées par votre gouvernement concernant l’ensemble de la Fonction Publique. Ces réformes sont des attaques contre un service public de qualité et égalitaire, elles affaiblissent la démocratie de proximité, l’égalité de traitement de tou.te.s les citoyen.ne.s et ainsi portent atteinte aux conditions de travail et d’emploi des agent-es.

Ce préavis s’inscrit aussi dans une volonté de porter les revendications populaires pour le partage des richesses, la justice sociale et fiscale, la lutte contre la fracture territoriale induite par vos logiques de rentabilité et de marchandisation de nos services publics.

C’est pourquoi la Fédération SUD Collectivités Territoriales dépose un préavis de grève le 1er octobre 2022 à partir de de 00h1 (ce préavis comprend la nuitée en amont de cette journée pour les personnels travaillant en horaires décalés). Il concerne tou.te.s les agent-es titulaires et non titulaires des collectivités territoriales et de leurs établissements publics.

Pour :
• Une négociation salariale immédiate pour le dégel de la valeur du point d’indice, le rattrapage des pertes subies et l’augmentation du pouvoir d’achat soit 300 € d’augmentation immédiate pour toutes et tous, le point d’indice à 5 € et le traitement de base à 2000 € net ;
• L’arrêt des suppressions d’emplois et les créations statutaires dans les nombreux services qui en ont besoin et non un plan destiné à accompagner de nouvelles et massives suppressions ;
• Un nouveau plan de titularisation des contractuel.les, de nouvelles mesures pour combattre la précarité et non pour favoriser son extension comme le préconise le gouvernement ;
• Des dispositions exigeantes pour faire respecter l’égalité professionnelle ;
• L’abrogation définitive du jour de carence ;
• Retrait du projet actuel de réforme des retraites ce qui induit la défense et la pérennisation du système de retraite par répartition et des régimes particuliers ;
• Retrait du projet de loi « transformation de la Fonction Publique » ;
• L’arrêt du projet gouvernemental CAP 22 ;
• L’embauche de personnel pour assurer un service public de qualité ;
• L’arrêt des méthodes d’encadrement mettant en souffrance les personnels et l’amélioration des conditions de travail ;
• La réduction du temps de travail à 32h vers les 28h par semaine, sans perte de rémunération ;
• Le droit inconditionnel au temps partiel choisi ;
• L’application du droit syndical.

De plus, dans le cadre de l’épidémie du COVID 19 et de ses conséquences :
• Que les agent-es vulnérables aient un vrai choix de travailler en présentiel ou à distance avec un strict respect des mesures de protection ;
• Que les agent-es bénéficient de tous les moyens de protection nécessaires quels que soient les secteurs jusqu’à la fin de l’épidémie ;
• Que les agent-es ne subissent aucune pression lorsqu’ils-elles s’estiment en danger grave et imminent et légitimes à faire valoir leur droit de retrait ;
• Que les agent-es vulnérables bénéficient des autorisations d’absence sans conséquence sur les traitements, les primes mais également sur les jours de RTT ;
• Que les conditions de télétravail pour les agent-es correspondent à celles du décret toujours en vigueur régissant le télétravail dans la fonction publique notamment en matière de matériel et d’assurance ;
• Que l’ensemble des services publics soient accessibles librement et sans condition.

Veuillez agréer, madame la Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.

La Secrétaire Fédérale
Sylvie Assailly-Brizio

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